Santé mentale des exilés : accompagner les personnes en souffrance psychique
L’appel à projets 2024 est ouvert. Dans le cadre de la révision des missions sociales de Fondation de France, cet appel à projets ne sera pas reconduit en 2025. Cependant, d’autres modalités de soutien seront proposées.
Contexte
Les migrants sont nombreux à avoir vécu des événements douloureux et/ou des persécutions, que ce soit dans leur pays d’origine, tout au long de leur parcours migratoire ou lors de leur arrivée en France. S’y ajoutent les conséquences du déracinement, de l’incertitude liée au statut administratif et des conditions de vie difficiles dans leur pays d’accueil. Or, la santé mentale est un préalable à l’intégration : elle influe sur la capacité à se raconter pour obtenir l’asile, à apprendre le français, à obtenir un emploi, à se sentir chez soi en France, à faire confiance aux autres.
La Fondation de France soutient les initiatives favorisant l’amélioration de l’état psychologique des nouveaux arrivants. Face à la pénurie de l’offre de soins, ce programme vise à soutenir des initiatives permettant au plus grand nombre d’exilés d’avoir accès à des soins de santé mentale, par le biais prioritairement d’actions collectives et/ou d’accompagnements de courtes durées.
Il peut s’agir de méthodes connues (thérapies brèves, art-thérapies, maraudes psychologiques régulières, groupes de parole, sport-thérapies, thérapies de premier recours, EMDR etc.) mais aussi de projets innovants, y compris – si elles sont préparées et encadrées par un professionnel de santé mentale – de méthodes appliquées par des personnes ne disposant pas d’un diplôme de psychologue ou de médecin.
La Fondation de France souhaite également soutenir les acteurs de l’accompagnement en santé mentale, qui sont en première ligne, au travers des projets de formation, de supervision ou de groupes de parole.
Qui peut répondre ?
L’appel à projets s’adresse aux organismes à but non lucratif : association loi 1901, structure de soins ou médicosociales.
Quels critères de sélection ?
Les projets seront notamment jugés sur :
- la connaissance et capacité d’identification des bénéficiaires ciblés et de leurs besoins. Attention, les projets doivent également se soucier des enfants, aussi bien dans la prise en charge que dans l’accompagnement si le projet ne concerne que les parents.
- leur capacité à proposer un accompagnement souple et sécurisant, collectif et/ou individuel, avec un cadre défini ;
- la mise en place de l’interprétariat transculturel (indispensable pour tous les projets) ;
- leur capacité d’adaptation aux différents profils des bénéficiaires ;
- leur capacité à considérer les personnes dans leur globalité avec des approches intégrées : travail sur le corps et la parole, liens avec des médecins généralistes, accompagnement administratif et juridique ou partenariat étroit avec une structure prenant en charge ces aspects ;
- leur capacité à décloisonner, à créer des passerelles entre métiers et des partenariats entre structures ;
- la mise en place de partenariats pour référer les personnes les plus fragiles à des structures de soins
spécialisées ; - la qualité de mise en œuvre d’une évaluation de l’impact des actions ;
- la capacité à capitaliser sur les bonnes pratiques, produire des supports et des analyses sur le changement qu’elles génèrent ;
- les cofinancements et éventuels gages de pérennité du projet.
La Fondation de France pourra soutenir des projets pluriannuels, mais se terminant au plus tard fin 2025.
Critères d’exclusion. Ne seront pas retenus les projets qui :
- ne sont pas élaborés et supervisés par un professionnel de santé mentale ;
- consistent en des consultations individuelles classiques sur le temps long ;
- touchent un seul individu ou une seule famille ;
- concernent les migrants issus d’un seul pays de provenance (de rares exceptions sont possibles sur la base d’un exposé détaillé des raisons pour lesquelles le projet ne peut s’appliquer qu’à une nationalité) ;
- ne disposent pas de cofinancement ou d’autofinancement (la Fondation de France ne peut pas financer 100% du projet) ;
- se limitent à l’organisation de manifestations ou autres événements ponctuels ;
- sont situés hors de France.
Pour les projets destinés aux résidents des centres d’hébergement (CADA, HUDA, CHRS…), l’association devra garantir aux participants l’accès à l’ensemble du cycle thérapeutique, y compris s’ils sont déboutés de l’asile en cours de projet. Cela pourra nécessiter d’organiser les séances en-dehors du CADA.
Les projets incluant une évaluation du dispositif mis en place seront privilégiés, à des fins d’essaimage.